Il reste de la poussière – Sandrine Collette

 

Pourquoi ? Décrit par François Busnel comme un diamant brut…. ça me donne envie de me faire piéger (ou pas.) On verra…

L’histoire : Nous sommes en Patagonie, dans une estancia, exploitation agricole d’Amérique du Sud. Une mère domine et trime, ses quatre fils obéissent et triment aussi. La dure labeur et la routine rythment une vie vouée à la pauvreté ; l’émergence de l’élevage intensif pousse vers la misère les plus petites exploitations. Mais un événement va tout changer pour La mère et ses quatre fils…

Et alors ? Très, très (oui j’en ai mis deux!) agréablement surprise. La comparaison alléchante de François Busnel n’était pas racoleuse, mais méritée. Nous suivons à tour de rôle les cinq personnages dans leur besogne et l’évolution peu reluisante de leur situation. C’est presque un huit clos grand ouvert avec des descriptions soignées aussi bien pour les paysages de Patagonie que pour les activités agricoles.

Le style de Sandrine Collette est en parfaite harmonie avec l’histoire. Brute, point d’envolée lyrique dans ce climat sec.  Il n’y a pas une succession d’aventures à en perdre haleine. Les personnages sont arides, tantôt violents, tantôt abattus par la rudesse de leur quotidien, mais attachés à leur croyance. Point de place pour les sentiments, juste quelques valeurs en surface qui font grincer les rouages de leurs relations.

Alors il faudra juste m’expliquer pourquoi je vois ce roman estampillé thriller en quatrième de couverture. Sandrine Collette a été connue par son roman de captivité Des Noeuds d’acier, mais doit-on la reléguer à une catégorie bien définie, alors qu’ici je ne flaire le thriller ni de près ni de loin.  L’action est lente. Des retournements il y en a bien sûr et l’action dévie par moment oui, mais on ne s’emballe pas… J’ai même mis deux semaines pour le lire, alors qu’il n’était pas très épais. J’avais juste envie de savourer…

En bref :  C’est noir, ça prend son temps, c’est brut et un peu poussiéreux. A lire !

Extraits :

Avec la même raideur. Et les mêmes travers. Elle picole autant que les gars, chacun son tour, se dit-elle en silence, les yeux levés au ciel, le sourire méchant.

Au loin, le ciel a viré maussade, taché de nuages noirs, Rafaël sent la tension dans l’air. Orage magnétique ? Pluie torrentielles ? […] Dieu qu’il en faudrait de l’eau? Et peut-être passera t-elle à côté, emmenée par les vents joueurs, et ils regarderont le flanc des nuages en rêvant de les crever au fusil – certains essaieront sans doute, dans un élan insensé.

 

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