Rêver – Franck Thilliez

Rêver – Franck Thilliez – 2016

Pourquoi ? Parce que j’avais envie de me farcir une tête de gondole.

L’histoire : Abigaël est narcoleptique, psy, vient de perdre père et fille dans un accident de voiture et elle fait partie d’une équipe -Merveille 51- dont l’objectif est de coincer un psychopathe very dangerous.

Et alors ?

J’avais décidé de me laisser prendre au jeu et j’avoue qu’à ce niveau-là, le roman fonctionne. L’envie de poursuivre la lecture ne m’a presque jamais quittée (à part quand les grosses ficelles du thriller sont tendues au maximum..) Enfin bref, j’ai été agréablement surprise par certains rebondissements. Et cette petite carotte qui traine à la fin d’un chapitre ne m’a pas déplue.

J’ai trouvé intéressant que l’histoire ne soit pas linéaire avec un chapitrage aléatoire. Une file du temps vous aide pour le repérage. (ça ne m’a pas empêchée de me paumer, mais bon.)

Bref c’est addictif, prenant même. Car sans aller dans le détail de ma vie personnelle, mes périodes de sommeil ou plutôt mes réveils ont été quelques peu chaotiques durant la lecture.

Mais ….parce qu’il y a un mais. Ce n’est que mon point de vue personnel (tiens cette petite phrase c’est juste pour énerver Samantha.) plusieurs choses m’ont empêchée d’adhérer complètement à Réver.

Le style, on dira qu’il est efficace, mais il manque de cohérence. Reconstitution simplifiée d’un dialogue entre deux personnages : “Non je ne vous dirai rien” assure l’un des personnages. Deux secondes plus tard, il se livre comme jamais. Bon…

Quant au final, c’est gros comme une maison. Je me suis mangée la façade, les fenêtres tout…. Je n’en dirais pas plus pour éviter le spoil, mais quand même c’est un peu gros.

Thilliez est un auteur à l’imagination débordante, un souci scientifique louable et une envie de balader le lecteur quémandeur de suspens. Pour ma part, il m’a manqué un peu de demi-mesure.

Une mention spéciale pour la trouvaille finale. (Avec Isabelle on cherche encore la solution donc si une âme charitable et scientifique passe par là !)

En bref : J’ai l’impression d’un ballet, trop bien orchestré, qui danse au rythme de la fanfare.

La chambre de lactation – Frédéric Soulier

La chambre de lactation – Frédéric Soulier -2018

Pourquoi ? Parce que l’auteur promet un truc qui salit les doigts, et même s’il était fort probable qu’après la lecture, j’allais m’exclamer trop c’est trop, comme quelqu’un averti du danger qui plonge le nez dedans…. il fallait que je lise quand même.

L’histoire : Deux amis d’enfance arrondissent leurs fins de mois avec des cambriolages amateurs, jusqu’au jour où une proie repérée va les piéger, les séquestrer et je peux vous dire que la Guillemette a les arguments pour leur en faire subir.

Et alors ? Même si l’idée de départ répond à du déjà vu (les cambrioleurs finalement pris en otage.) la suite va fort dans l’insoutenable pour vous offrir de l’inédit.

Je n’ai pas vomi, mais je ne me suis pas toujours sentie à l’aise. Je ne doute pas du travail de recherche qu’a dû accomplir l’auteur pour gratifier son lecteur de quelques scènes bien crémeuses avec plus ou moins de grumeaux.

Quelques francs sourires ont allégé la lecture ; le côté scabreux est parfois balayé par des notes d’humour bien noires… Il suffit de visualiser la scène de visionnage d’Eliott le dragon en famille.

Je ne dirais pas que c’est ma lecture favorite de l’auteur, même si j’ai eu du mal à m’en décrocher.

En bref : Si vous êtes capables de monter l’échelle du huitième degré tout en bravant l’insoutenable, filez prendre une gorgée de ce petit lait.

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Harper – Matthieu Biasotto

Harper – Matthieu Biasotto

Pourquoi ? Un petit bout de temps que je me disais qu’il fallait que je découvre un roman de Matthieu Biasotto. Je me tâtai pour 11 juin jusqu’à ce qu’un auteur qui se reconnaitra, me détourne de mon choix initial pour découvrir Harper.

L’histoire : Harper vit dans un futur proche, mais surtout un futur moche, dans lequel Détroit n’est plus que l’ombre d’elle même. Il est SDF volontaire, animé par une mission essentielle que l’on découvrira par bribes au fur à mesure de l’histoire.

Et alors ? Plutôt conquise, même si je ne suis plus habituée au thriller. Je leur reproche parfois leur côté millimétré et calibré.  Dans Harper, on retrouve évidemment  une intrigue orchestrée à grande vitesse, mais qui nous est servie avec une écriture forte et visuelle. Nous entrons dans un roman dont les chapitres sont courts, avec des allers-retours passé présent qui  lui donne un rythme très soutenu. Un épais brouillard enveloppera votre lecture, l’auteur distribue ses informations avec parcimonie, et les multiples sauts dans le temps nécessitera votre attention.

Alors oui ça envoie du lourd, il y a des courses poursuite, des amitié fortes, des gros méchants, mais j’y ai pris du plaisir, parce que c’est tout simplement bien écrit. L’auteur n’a pas recours à des formules déjà prémâchées.

Et bien sûr l’autre point fort du roman, c’est la résonance actuelle que renvoie la vengeance poursuivie par le héros.

Quant au final, il procure son petit effet…

En bref : Un auteur talentueux qui vous fera vivre une histoire à grande vitesse.

Extraits :

Une vision, un déclencheur, une action. Il est là, à se pavaner au milieu de sa cour. Il fait le beau, alors que je traîne mes grosses fesse flasques en flirtant avec mon découvert.

Dans ma vie d’avant, j’ai toujours été un type moyen, un mec en retrait. […] Capable de rien et généralement invisible, je n’ai jamais vraiment brillé, essentiellement par flemme.

Il reste là, les bras ballants, l’élan coupé par ce que je suis. Il me dévisage, interdit. Je le dévisage, démuni. Et je rejoins l’ombre d’une ruelle sale pour disparaitre entre deux bâtiments.