Les Ritals – François Cavanna

Les Ritals – François Cavanna – 1978

Pourquoi ? Parce que, après le très apprécié Lune de miel, j’ai pris rendez-vous avec Les Ritals.

L’histoire : Cavanna nous livre des fragments de son enfance et de son adolescence dans le quartier Sainte-Anne.  La naissance de son désir d’écrire, son statut de fils d’immigré italien, ses premiers émois, le tout est livré sous forme de chroniques.

Et alors ? Bon, je le dis tout de suite, je n’aurais peut-être pas dû aligner deux romans du même auteur. Je me l’interdis à la base, mais une fois n’est pas coutume, à peine Lune de miel terminée et un détour par Boris Vian, j’ai eu à nouveau envie du style Cavanna et je me suis jetée sur Les Ritals. Or ces deux lectures rapprochées m’ont poussée à la comparaison et sans le vouloir, j’ai mis les deux romans en concurrence. Avec les Ritals, je me suis sentis dans une sorte de prolongement -alors qu’il a été écrit une bonne trentaine d’années auparavant -mais en moins bien affinée. L’unité de temps plus restreinte, mais l’architecture est semblable, c’est une autobiographie écrite sous forme de chroniques désordonnées.

Malgré ce petit désagrément, je pousse à la lecture de Cavanna, et pour une fois j’y vais de mon petit conseil, lisez les Ritals et sans doute les Russkoffs avant de clôturer -en apothéose- avec Lune de miel.

Cavanna nous livre un portrait de ses parents qui sonne juste, rarement idéalisé, mais dont les parts d’ombres forment les questionnements de l’homme qu’il est devenu.

L’histoire de la période entre deux guerre apparait en second plan et elle est vue au travers du regard d’un garçon qui s’approprie l’actualité avec les quelques outils mis à disposition. Il voit même d’un bon oeil l’élection d’un certain d’Hitler décrit à cette époque comme celui qui apportera un souffle nouveau…

En bref : Un chapelet de souvenirs égrené avec l’humour, à la fois truculent et triste, d’un adulte lucide.

Lune de Miel – François Cavanna

Lune de miel – François Cavanna – 2011

Pourquoi ? Recommandé par le barbu, aussi ronchon que bon conseiller celui-là.

L’histoire : François Cavanna, personnage reconnu dans la sphère satirique, nous livre ses souvenirs, alors que Miss Parkinson (comme il aime la surnommer) lui offre une lune de miel, un moment de répit.

Et alors ? Même si François Cavanna se raconte, Lune de miel ne se lit pas vraiment comme une simple autobiographie. C’est davantage  une compilation de souvenirs que l’auteur remodèle avec sa sympathique truculence. Le roman ne respecte pas de chronologie, nous accompagnons Cavanna tantôt dans la crasse de son passage au STO, tantôt dans sa douloureuse liaison avec Miss Parkinson. Il donne aussi la part belle à la bande de joyeux lurons qui a fait Hara Kiri et Charlie Hebdo, mais aussi à la relation atypique qu’il entretient avec Virginie, fidèle lectrice et béquille à la fin de sa vie. Le lecteur valse entre ces trois mondes, entre légèreté, anecdotes, réflexion et constat des plus amers quant au temps qui passe et aux liens amicaux souvent brisés.

Lune de miel… C’est un peu pour ce genre de trouvaille que je traine sur les groupes de lecture. Dénicher ce qui a failli me filer entre les doigts.

En bref : Sans aucun doute un combat pour l’auteur, un plaisir pour le lecteur.