La route – Cormac McCarthy

La route McCarthy
La route – Cormac McCarthy – 2008
(4,5 / 5)

Pourquoi ? Parce que prix Pulitzer, fin du monde et cannibales, le mélange semblait bon, alors on fonce !

L’histoire : Nos protagonistes, un père qui s’adapte et son jeune fils n’a connu que ça, subissent l’apocalypse. La pénurie, les menaces, les cannibales peuplent un monde à l’abandon. Bienvenue sur la route.

Et alors ? Thème surexploité, angoisse partagée, pourrait-on parler de déjà vu ? Non parce que McCarthy – sans jeu de mot bien sûr – apporte sa nuance de gris. Le roman se veut un journal de bord de survie, même si l’espoir de jours meilleurs est aussi squelettique que l’homme et son enfant. Nous allons tracer une route triste, parce qu’il y a dans la poussière de leurs pas, la nostalgie du monde passé, une route dangereuse où la seule viande qui reste, est humaine, une route où la faim tiraille parce que l’abondance de nos supermarchés dévastés n’est plus que vide ou pourriture.

Avec des phrases puissantes, une retenue vis à vis de ses personnages, Mc Carthy nous emmène dans un endroit que nous ne voulons pas connaitre.

Et si certains sont alléchés par la présence de cannibales, sachez que McCarthy nous livre avant tout des descriptions lunaires et cendreuses qu’une chasse à l’homme barbare.

En bref : Style pénétrant avec un thème abordable qui laissera comme un goût de poussière à la fin de la lecture.

Extraits : 

Cherchant n’importe quoi qui eût une couleur.

Il se réveilla au bruit d’un lointain grondement de tonnerre et se redressa. L’indécise lumière tout autour, frissonnante et sans origine, réfractée dans dans l’averse de suie à la dérive.

Cette fois, ils mourraient vraiment de faim. le pays avait été pillé, mis à sac, ravagé. Dépouillé de la moindre miette.