L’archipel d’une autre vie – Andreï Makine

L'archipel d'une autre vie, Andreï Makine
L’archipel d’une autre vie – Andreï Makine – 2016
(4,5 / 5)

Mais pourquoi ? Parce que belle-maman l’avait acheté et me l’a tendu en me disant que c’était pas mal. Alors on y va…

L’histoire : Pénétrons dans la taïga avec deux personnages qui se suivent. Filature qui prendra rapidement fin pour nous faire découvrir l’histoire de Pavel Gartsev, réserviste à la fin de l’époque Stalinienne. A cette époque, il est embarqué avec quatre autres compagnons, pour livrer une chasse à l’homme. Traque tout en finesse, puisqu’ils vont suivre un évadé armé avec la contrainte de le ramener vivant au campement.

Et alors ? Bizarrement, le roman ne m’a pas happée dès les premières pages, malgré une écriture remarquable. Alors pourquoi ? Sans doute l’identité des personnages un peu dans le flou, ils se suivent, et j’avais cette impression de les suivre moi aussi, mais avec une certaine distance qui m’empêchait de rentrer dans l’histoire. Je n’ai pourtant pas laissé la lecture de côté ; des pages aérées et une écriture sympathique m’incitaient à poursuivre… Et fort heureusement. Parce qu’on a une pépite. Une fois que nous nous envolons avec la vie de Pavel, le rythme est là ; ses premières désillusions, sa vie au camps, et la chasse à l’homme qui démarre avec un panel de compagnons de route du bon camarade au sergent teigneux. Je me suis un peu embrouillée avec les différents personnages, mais c’est récurrent chez moi. Et puis il y  a ce retournement au milieu du livre que je tairai, parce que saisissant, donnant au roman une texture nouvelle. Il y a des échanges justes, un soupçon de poésie, de l’intensité, un style bien dosé, qui n’a pas besoin d’en faire de trop. Dans une trop grande majorité de mes lectures, j’accroche très rapidement, pour faire face à la déception au fil des pages, ici c’est l’inverse. Une belle surprise !

En bref : une grande lecture accessible, avec ce qu’il faut de poésie et de réflexion.

Extrait : 

Jamais encore depuis le début de notre expédition, nous n’avions passé la nuit si près de l’endroit où le fuyard campait. Il n’alluma qu’un seul feu, n’ayant plus la force de préparer ses leurres lumineux.