La dernière page – Hollow West

 

La dernière page – Hollow West

Pourquoi ? Au départ, j’avoue que je n’étais pas forcément tentée par la lecture ; un masque surgit de nulle part nous vente son mystérieux roman. Je redoutais que derrière cette obscure promotion se cache un grand vide. Mais comme je suis un minimum curieuse, ce fut après la lecture des premières pages, que je me suis dit que j’allais continuer jusqu’à la dernière… On y va.

L’histoire : Roman le personnage principal, baiseur sans foi ni loi, aime et revendique les relations à usage unique. Bien dans son mode de vie, flanqué de son meilleur ami Miki, il ne voit pas pourquoi il devrait changer, jusqu’au jour où il rencontre Marline et que tout bascule et la liberté qu’il chérissait est rapidement remise en question.

Et alors ? Je dois quand même avoué que malheureusement la fin m’a été dévoilée en lisant un commentaire sur le roman. (donc évitez de trop en lire si vous êtes intéressé par La dernière page.) Ma lecture ne fut donc pas complètement enveloppée de mystère, mais tant mieux, car j’ai peut-être été plus attentive au style de l’auteur qui m’a agréablement surprise. Notamment pour dresser le portrait de Roman, avec la pointe de cynisme que j’affectionne tout particulièrement. Si bien, que j’ai déduit au cours de la lecture, que l’auteur ne devait pas être étranger aux sentiments de son personnage…. Caché derrière son masque, ne dévoilait-il pas ses propres dérives.. jusqu’à ce que je découvre que l’auteur est une femme ! Et c’est là la force, à mon sens, d’Hollow West. Au delà d’une idée originale (qui fera sans aucun doute cogiter lecteurs et auteurs que nous sommes) notre écrivain masqué se glisse facilement dans son personnage et dévoile, je l’espère sa capacité à changer de masque.

En bref : Des chapitres courts, du suspens sans être un thriller, une légère touche de fantastique, avec une réflexion en filigrane sur la société actuelle et notre libre arbitre, voilà ce que vous trouverez dans La dernière page.

Extraits :

C’est tout juste si on parvient encore à penser par nous-même ! Parce que ne vous leurrez pas, toutes nos idées, nos connaissances, nos principes moralisateurs, ce sont eux qui les ont insufflés ; ils ont semé la graine de la pensée globale, ont année après année, arrosé le sol fertile de notre conscience, puis une fois la fleur éclose, ils l’ont entretenue.

J’étais l’accessoire indispensable dans les mariages […]. L’éternel célibataire bien dans sa peau qui apporte un souffle d’extravagance à la conformité ringarde des cérémonies.

Pour trouver La dernière page d’Hollow West

https://www.amazon.fr/derni%C3%A8re-page-Hollow-West-ebook/dp/B074RLKTTT

Un sac – Solène Bakowski

Un sac- Solène Bakowski

Pourquoi ? Ce livre est un peu spécial pour moi, car c’est après sa lecture, que mon beau-père, m’a, de un encouragé à tenter l’aventure Kindle, et de deux à lire le roman évidemment. Alors avec un peu de retard, j’ai fini par ouvrir le sac…

L’histoire : Devant le Panthéon à Paris, une femme arrive avec un sac. Cette femme s’appelle Anna-Marie Caravelle et vous livrera son histoire, un parcours miné par la captivité, la prostitution et le triangle amoureux, avant de déposer le sac et son contenu.

Et alors ? Un roman noir à part, qui fait un petit pas de côté par rapport à ce qu’on a l’habitude de lire. La noirceur, vous en aurez, mais même aux pages les plus sombres, il ne basculera pas dans le trash. Il y a même des petites touches de lumière au fil des pages, légères et vite obscurcies.

Les personnages secondaires du roman sont en constant ballotage entre le meilleur et le pire. Animés d’une volonté de bien faire, de protéger, ils finissent par casser, saboter et donc de recevoir la monnaie de leur pièce. Quant à Anna-Marie, elle est née sans repère, munie d’une identité précaire, d’une figure maternelle liée à la folie et d’un reflet qui lui renvoie une énorme tâche en plein sur le visage. L’auteure ne cherche pas à lui trouver des excuses, mais elle peint avec finesse la marginalité d’Anna-Marie Caravelle.

Mon seul regret ; quelques passages qui m’ont parus jouer en accéléré, que j’aurais aimé voir décortiqués, mais l’ensemble reste logique puisque nous lisons les feuillets que noircit notre Anna-Marie avant de déposer le sac.

La fin vous retourne, et se profile dans les dernières pages ; on en devine les contours, mais elle vient s’abattre avec violence pour balancer dans une mélancolie implacable.

En bref : Un roman noir, de la finesse et de la folie qui se rencontrent dans un Paris sale et sublime.

Extraits :

J’aurais pu être morte, sa vie n’aurait pas été plus solitaire. Tel un pouvoir magique, elle réussissait à me refroidir tout entière dès que je la savais dans les parages.

Camille n’aimait pas souffrir. D’ailleurs, il ne souffrait jamais. Vraiment je veix dire. Enfin pas comme moi. Pas au même niveau. Je crois. En revanche, il aimait se persuader qu’il souffrait. Cela donnait de la consistance à son personnage d’auteur incompris.

Elle voudrait savoir qui, du monument gigantesque ou de l’homme minuscule, éclabousse l’autre et lui fait l’aumône d’un peu d’éternité.

Knysna – Odéhia Nadaco

Pourquoi ? Le couverture et plusieurs bons commentaires revenaient régulièrement sur les réseaux sociaux. Cette lecture a d’abord été repoussée, car mis au courant de la scène d’ouverture, je redoutais une histoire pesante… Heureusement, j’ai changé d’avis et fait connaissance avec Knysna…

L’histoire : Knysna, c’est avant tout l’histoire de deux hommes. D’un côté, Hilton, issue d’un milieu aisé, qui est en proie avec une relation fougueuse et en pointillés. De l’autre Michaël qui se retrouve anéanti après la mort de sa petite fille lors d’une fusillade.

Et alors ? J’ai beaucoup aimé ce roman noir qui distille un suspens léger et troublant. Il n’y a pas une surenchère de rebondissements ; ce n’est pas une lecture qui s’inscrit dans un schéma préétabli imposant un rythme qui va crescendo. Rien que la présence de Knysna est originale. Le roman porte son nom, mais sa présence est simplement vaporisée et la rend d’autant plus obsédante.

Le style est direct et s’accorde tout à fait à l’histoire. Les descriptions réduites aux couleurs, aux impressions que l’auteure veut mettre en avant. J’avais presque l’impression de lire un livre en noir et blanc dans lequel se baladait un personnage avec une coupe de cheveux blonde et anarchique.

Allez si j’ai une remarque, j’aurai aimé que le passé d’Hilton soit plus exploité, obtenir davantage de détails. (les détails et moi…) L’auteure a réussi à rentre ce personnage à la peau diaphane et à la coupe de cheveux improbable très attachant, alors forcément ma curiosité est aiguisée…

En bref : Un roman noir, une ambiance sombre et un final qui fait froid dans le dos…

Pour trouver Knysna :

https://www.amazon.fr/Knysna-Odehia-Nadaco-ebook/dp/B01GCIEPC2/ref=cm_cr_arp_d_product_top?ie=UTF8

Extraits :

Hilton n’avait rien contre la campagne, rien contre ces forêts de contes de fées, mais à cet instant cela ressemblait plutôt à un calvaire. Ou à une planque. Un chouette coin pour faire des trucs pas très nets hors de vue de tout le monde.

Il ne connaissait pas les lieux et erra un moment dans les couloirs décorés de tentures et d’objet de toutes sortes. C’était une balade un peu irréelle, peut-être à cause du degré d’alcool qui courait dans ses veines, bien incapable qu’il était de prendre conscience de la valeur de ces choses.

Kuru – Katia Campagne

Pourquoi ? Je n’ai pas peur de le dire… c’est la couverture que je trouve sublime et qui m’a donné envie. Et puis une histoire de cannibales avec quelques commentaires me promettant un page turner m’ont décidé à passer à table…

L’histoire : Différents personnages nous sont présentés et leur histoire va converger vers une terrible contamination qui ramène l’anthropophagie à Chartres !

Et alors ? On ne m’a pas menti, ce livre est addictif. La construction est soignée, un départ vraiment accrocheur, les différents personnages bien amenés, un style efficace avec quelques petites notes d’humour qui passent bien, car peu nombreuses et bien ciblées.

Et le cannibalisme ? Kuru est-il une avalanche de passages gore qui vous éloigneraient de votre steak tartare un petit bout de temps ? Non, l’auteure ne sort pas l’artillerie lourde, mais mise sur d’autres effets que l’hémoglobine à outrance, notamment le secret de famille qui tâche, ainsi que la séduisante idée de réveiller le cannibalisme à Chartres. Je vous rassure, il  n’y a pas que les capitales qui ont droit à leur lot de bouffeurs de chairs humaines !

Je voudrais aussi parler de la couverture, vraiment très belle, ce banquet dressé qui rappelle des événements familiaux, alors que les membres sont absents… Une vaisselle ancienne, presque trop chargée. Malgré tout, cette majestueuse table est quelque peu trompeuse. Kuru n’est pas une histoire qui se passe dans le passé, mais c’est plutôt le passé qui revient en force pour contaminer (c’est le cas de le dire) la vie de nos protagonistes. On pourrait aussi croire à un repas tout en longueur. Or, Kuru possède un rythme soutenu (même un peu trop vers la fin.) Les lecteurs adeptes du page-turner comme on dit, seront servis !

Bon je suis juste mitigée sur deux petits points. Au début les deux personnages principaux font chacun de leur côté une rencontre importante, au moment où dans leur vie bascule de façon assez brutale. Je trouve qu’il leur tombe un peu beaucoup dessus d’un coup d’un seul. (bonnes comme mauvaises choses !)

Quant à la fin, elle me parait amenée un peu trop rapidement. Les éléments s’enchainent et j’avoue qu’il me manque un petit quelque chose à ce moment là.

Il n’empêche que l’auteure a sans doute pris un grand plaisir à écrire son roman, et que cela doit être communicatif ; au fil des pages une envie de tartare de boeuf m’a quelque peu titillée. Peut-être que je dois m’inquiéter ?

Pour trouver Kuru :

https://www.amazon.fr/KURU-Katia-CAMPAGNE-ebook/dp/B072FSQ2MZ/ref=cm_cr_arp_d_product_top?ie=UTF8

Extraits :

Je l’aidais à mettre la table et nous mangeâmes en silence une sorte de ragoût dont elle avait le secret. Je devais reconnaitre qu’elle avait un don pour faire à manger.

Un deuxième organe atterrit dans un deuxième sac, que je refermai aussi précautionneusement que le premier et replaçais machinalement dans la boite réfrigérée.

Les visages – Jesse Kellerman

Les visages – Jesse Kellerman – 2009
(3 / 5)

Pourquoi ? Encore un livre pêché lors du rangement de la bibliothèque des beaux parents. Une couverture qui attise ma curiosité et quelques accroches finissent par me convaincre de me lancer dans la lecture. Go !

L’histoire : Ethan Muller est propriétaire d’un galerie. Choix de carrière qu’il dévoile par la suite comme un acte de rébellion… une rébellion envers son père, mais facilitée par la fortune de ce dernier. Enfin… Ethan réussit plutôt bien, gravit les échelons dans un monde de nantis qui aiment qu’on leur dise quoi acquérir comme chef-d’oeuvre. Mais la vie du jeune galeriste est détournée de ses objectifs, le jour où le bras droit de son père lui fait découvrir un tas de papiers griffonnés, qui une fois assemblés forment ce qui semble être une spectaculaire oeuvre d’art. Trouvaille fabuleuse jusqu’à ce qu’un flic à la retraite, lui fasse gentiment remarquer qu’une partie de l’oeuvre révèle les visages des victimes d’un ancien tueur en série.

Et alors ? Le problème de la lecture est qu’on ment un peu sur la marchandise. La quatrième de couverture nous laisse miroiter quelque chose d’haletant, un suspens de grande envergure et  le début du roman va dans ce sens… Sauf qu’il ne s’agit pas que de ça. C’est un bon roman, c’est presque une belle histoire, mais ce n’est pas (et tout à son honneur) un thriller !

Le récit est composé de flash-back pour raconter l’histoire de la famille Muller. Peut-être que l’histoire des origines remontent un peu trop haut, car je me suis un peu perdue dans les branches avant d’atterrir plus fermement et de comprendre où on voulait m’emmener. Et ce sont notamment ces interludes dans le passé qui relèvent la fin du livre, puisque j’ai trouvé plus intéressant l’histoire de la famille Muller que la pseudo enquête d’Ethan et Samantha.

Le style m’a aussi paru un peu inégal. Les quelques références à l’art m’ont ravies, et les descriptions sur le milieu sont un pur régal.  J’adhère moins quand l’auteur veut interpeller son lecteur, (Il faut que je fasse plus roman noir ; en tout cas j’aimerais bien. J’ai même pensé à inventer quelque chose ; pour vous dire à quel point j’avais envie de vous faire plaisir.) Connivence inutile, comme si l’auteur voulait raviver l’attention de son lecteur. Kellerman n’en avait pas forcément besoin.

En bref : Un bon livre qui n’aurait peut-être pas dû prétendre être un thriller. (le pire c’est que l’auteur est tout à fait d’accord avec nous!!)

Extraits :

Une partie de ce qui nous attire chez les artistes est leur altérité, leur refus du conformiste, leur majeur brandi au visage de la société. […] Les peintres sans le sou se consolent en rêvant au jour lointain où leur folie sera admirée comme génie précurseur.

D’autres essayaient de m’entrainer dans des conversations sur des artistes et des expos dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Le rythme du marché contemporain est tel qu’il s’agit de s’absenter à peine plus d’un mois pour se retrouver complètement hors du coup.

L’ombre du vent – Carlos Ruiz Zafon

L’ombre du vent – Carlos Ruiz Zafron – 2001
(3 / 5)

Pourquoi ? Parce qu’il faut vider la bibliothèque des beaux-parents, et que ce roman promet du bon… Allons y !

L’histoire : Barcelone, après la guerre civile espagnole, un jeune garçon est emmené par son père dans une bibliothèque : le cimetière des livres oubliés. Notre Daniel pioche un roman, et découvrira un texte qui le fera vibrer, si bien qu’il partira en quête de Julian Carax ; un auteur au destin tragique.

Et alors ? Et bien je vais avoir beaucoup de mal à donner mon avis, puisque l’épaisseur m’a fait traversé plusieurs émotions : début remarquable, une juste alternance entre action, dialogue, description, le tout servi avec une jolie plume. Notre héros, tourmenté et sublimé par la lecture d’un roman promis aux oubliettes a décidé de mener son enquête pour retracer l’histoire de l’auteur. Il rencontre des fans de la première heure qui cultivent l’adoration autour de l’écrivain, surtout qu’une terrible malédiction guette ses oeuvres ; la majorité des ouvrages ont été brûlés lors d’un mystérieux incendie. Un soupçon de fantastique dans une histoire qui prend racine en pleine guerre civile espagnole : j’étais conquise !

Mais sans prévenir, ça devient lourd à digérer. On quitte l’ambiance qui me semblait un peu poussiéreuse, sympathiquement mystérieuse pour laisser place à la recherche de l’auteur mort et enterré. Vous allez me dire que c’est la trame du livre. Oui mais voilà. Le destin de Julian Carax est gentiment tissé au travers de témoignages des différents personnes qui l’ont connu. Et c’est là que j’ai un peu lâché l’affaire, un peu déroutée par la chance indicible de nos protagonistes de dénicher des témoins disponibles, bavards, avec une mémoire sans faille. Une fois ça passe, deux fois ça lasse, et au bout du troisième…

Deuxième petit souci, des personnages dont on aurait pu se passer. Le grand méchant qui est là … pour faire le grand méchant, et un compagnon de route, présent pour détendre l’atmosphère, mais qui au final l’alourdit. Mon intérêt pour le livre est revenu dès qu’ils ont quitté la scène.

Le final ne m’a pas déplu, mais j’ai eu l’impression de l’avoir survolé.

En bref : Une lecture plaisante qui aurait gagner à être plus courte, à se délester de certains codes qui ne lui étaient pas nécessaires.

Extraits :

Il prit vite la manie de dessiner des anges avec des dents de loup et inventait des histoires d’esprits cagoulés qui sortaient des murs pour manger les idées des gens pendant leur sommeil. Avec le temps, le chapelier perdit tout espoir de conduire ce garçon dans le droit chemin. L’enfant n’était pas un Fortuny et ne le serait jamais.

M Valls, convaincu que les femmes étaient incapable de composer autre chose que des chaussettes tricotées et des courtepointes crochetées, voyaient néanmoins d’un bon oeil que sa fille sache se débrouiller au piano, car projetant de lui faire épouser un héritier titré, il savait que les gens raffinés aimaient qu’à la docilité et la fertilité de leur jeunesse en fleur, les demoiselles à marier ajoutent un ou deux talents pour leur art d’agréments.

Des noeuds d’acier – Sandrine Colette

Des noeuds d'acier, Sandrine collette
Des noeuds d’acier – Sandrine Collette – 2013
(3,5 / 5)

Pourquoi ? Parce que le beau-père revenant de vacances me dit qu’il a trouvé un petit quelque chose pour moi. Glauque à souhait… Suis je comma ça ? On va tenter !

L’histoire : Théo sort de prison, devrait éviter de voir son frère, mais il le fait quand même, alors il décide de se mettre au vert. Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de s’isoler avec pour seule compagnie une bande de petits vieux.

Et alors ? Si on n’est pas récalcitrant au glauque et l’ambiance malsaine, c’est un petit roman qui se lit vite. Pour ce premier roman Sandrine Collette se défend bien. L’auteur a une plume efficace et pour les amateurs du genre, c’est un bon cru. Alors laissons les petits vieux jouer quelques notes de banjo et enjoy ! De mon côté, je testerai d’autres romans de l’auteur.

En bref : Du glauque que certains ne pourraient supporter, pour les autres, c’est une captivante captivité.

Extraits : 

J’essaie d’avoir l’air aimable, mais le sourire ne me vient pas. En face de moi, le vieux avance de deux pas pour me dévisager. Il n’est pas grand, un mètre soixante, soixante-cinq peut-être, la barbe et les cheveux coupés entièrement courts, entièrement blanc.

On est chouettes tous les deux, crevards et prisonniers, à se faire des promesses d’entraide et d’amitié éternelle. Je prends son reniflement comme acquiescement, et je me rallonge sur ma planche, épuisé.

Garden of love – Marcus Malte

Garden of Love, marcus Malte
Garden of Love – Marcus Malte – 2007
(4,5 / 5)

Pourquoi ? Parce qu’il parait que je suis passée à côté d’un grand auteur connu pour ses romans noirs et une écriture qui vaut le détour, alors on s’y met.

L’histoire : Un flic, reclus, reçoit un manuscrit dérangeant le mettant en scène, malgré quelques arrangements voulu par le mystérieux auteur. Nous nous laissons alors embarqués dans le roman, découpé entre les pages du manuscrit et le réel.

Et alors ? Plusieurs embryons d’histoires construisent la première partie, à se demander qui nous allons suivre et quand vont-ils se rejoindre. Découvrons-nous la vérité ou une version décidée par l’auteur du manuscrit ? Les personnages tiennent plusieurs rôles, c’est un puzzle, un scénario qui se réécrit, pas toujours évident à remettre en place. C’est une histoire complexe, mais le style efficace de Marcus Malte nous fait abandonner toute envie de poser le livre. Certains pourraient être déçus par le final ; il ne faut pas le voir comme un roman policier avec son ultime rebondissement, mais comme un jeu de miroir bien orchestré, avec une pointe de poésie. C’est un roman à part, bien écrit, et qui me donne très envie de poursuivre avec cet auteur.

En bref : A lire rapidement au risque de se perdre complètement, un roman noir qui mérite de s’accrocher.

Extrait :

Maintenant la question était : que suis-je censé faire de ça . Ce message, ce témoignage. Cette confession. Je ne savais même pas comment l’appeler. Une histoire à cauchemarder debout quand on connaissait les tenants et aboutissants. Qu’est-ce qu’un salopard attendait de moi en m’envoyant son missile par la poste ? Que je fasse la part des choses ? A première vue, j’aurai divisé le récit le récit en trois : un tiers fiction, un tiers réalité, un tiers délire.

La fille du train – Paula Hawkins

La fille du train, Paula Hawkins
La fille du train – Paula Hawkins – 2015

(3 / 5)

Mais pourquoi ? Parce qu’il y a des têtes de gondoles, un  film qui sort, et qu’il parait que ça se lit vite et bien, alors pourquoi pas !

L’histoire : Un trajet répétitif en train permet à l’imagination gangrenée de Rachel de se projeter dans la vie d’une couple d’inconnus. Jusqu’au jour où une mystérieuse disparition donne l’envie au voyeur de devenir acteur…

Et alors ? Difficile de ne pas se laisser embarquer. Je partage avec Rachel, cette tendance à vouloir subtiliser quelques instants de vie d’inconnus, l’air de rien et tout à fait excusable quand on est en transport en commun. Pour ma part, il n’y a jamais eu les prémices pour un roman policier, mais ici quand une routine anodine devient le départ d’une histoire à suspens, on n’a aucune envie de rester sur le quai. La fille du train m’a tendu les bras, au départ, un bon rythme de croisière, la juste dose de détails qui nous permet de nous relier aux personnages, un style plus que correct pour ce genre de roman. Malheureusement vers le milieu, les grosses ficelles inhérentes au genre sont tirées. On n’y croit un peu moins, et j’avoue que j’avais flairé la fin. Dommage…

En bref : lecture facile, sans doute pour un public plus féminin.

Extrait : 

La tête appuyée contre la vitre du train, je regarde défiler ces maisons, comme un travelling au cinéma. J’ai une une perspective unique sur elles, même leurs habitants ne doivent jamais les voir sous cet angle. Deux fois par jour, je bénéficie d’une fenêtre sur d’autres vies, l’espace d’un instant. Il y a quelque chose de réconfortant à observer des inconnus à l’abri, chez eux.